Le NJP 2011 : Zaza Fournier, DSLZ, Têtes raides
Zaza Fournier : le cœur d’artichaut
Pantalon rouge, veste noire, chevelure blonde : toute en sensualité Zaza Fournier, a aguiché le chapiteau de la Pépinière devant une salle un peu timide, début de concert oblige, qui s’est facilement laissée convaincre. La jeune artiste, découverte cet été par le grand public avec son titre « Vodka Fraise », s’est montrée d’une aisance sans complexe, marque sans doute de sa formation de comédienne.
Des textes qui appellent à l’amour, un brin coquin, portés par une voix claire et innocente et des accords tantôt rock, voire rockabilly, tantôt valse-musette à l’accordéon. Le public s’est ainsi plongé dans son univers qui dépeint la vie d’une trentenaire libre où les cow-boys, l’alcool et les peines de cœur s’entremêlent non sans malice. Entourée de ses 3 musiciens (guitare, basse, batterie), l’ingénue est aussi à l’aise lorsqu’elle invite la salle à un cours de danse de rock que lorsqu’elle se débat avec un micro récalcitrant : rien ne semble la déstabiliser. Seul petit reproche : une thématique principalement tournée vers les affres de l’amour qui s’essouffle un peu à la longue, mais il lui reste toute une carrière devant elle pour explorer de nouveaux horizons.
Debout sur le Zinc : la cour de récré
De l’amour également, mais d’un point de vue masculin, avec les 7 musiciens qui composent le groupe Debout sur le Zinc. Habillés sobrement de noir, pour peut-être mieux s’effacer devant leurs nombreux instruments, ils étaient venus présenter quelques chansons tirées de leur nouvel album « La fuite en avant » fraîchement sorti le 3 octobre, dont la chanson éponyme a reçu un bel écho du public.
Nouveautés ou morceaux plus anciens, la patte DSLZ reste inchangée et jongle toujours entre rock et tzigane, entre rythmes électriques et chansons douces. La voix profonde du chanteur, qui cède le micro à ses acolytes de temps à autres, son sourire chaleureux et son hyperactivité musicale lorsqu’il bondit aux quatre coins de la scène ou lorsqu’il attrape son violon entre deux bonds, posent une belle ambiance, largement relayée par le reste de la troupe. Malgré quelques soucis de son qui rendait difficile la compréhension de tous les textes, le groupe qui évolue loin du ramdam médiatique a donné à voir de la poésie qui remue, en offrant un spectacle de gamins chahuteurs toujours debout, sur le zinc ou sur scène.
Les Têtes Raides : les insaisissables
C’est sur le ronron d’un moteur que les 7 musiciens des Têtes Raides ont fait leur entrée sur scène, devant une salle bien remplie qui attendait visiblement le retour du groupe habitué à la Lorraine. En relai aux applaudissements, la guitare sèche et la voix rauque et emblématique de Christian Olivier ont ouvert le bal, rapidement rejoints par les instruments électriques.
Les oiseaux, les chapeaux, les salauds… On ne présente plus les textes profonds, voire graves, du répertoire du groupe créé il y a près de 30 ans et qui a gardé sa rage sourde intacte. Guitares, cuivres et batterie grondent et résonnent, accompagnés délicatement par le violoncelle pour dessiner un lit où coucher des textes à la fois bruts mais travaillés, rugueux mais doux, engagés mais sereins. Car même après le chemin parcouru, les Têtes Raides restent difficiles à saisir, faisant de leurs contradictions leur signature.
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